Témoignages

Leurs disputes, qu’ils soient ivres ou non, aboutissaient toujours à une violence extreme envers ma mère: elle était frappée, étranglée, recevait des coups de tête jusqu’à ce que son nez se case, ses côtes étaient brisées… Il la stanglait jusqu’à ce qu’elle perde connaissance, puis partait et me laissait seule avec elle, attendant, pleurant, ne sachant pas si elle allait se réveiller, souvent entourée de sang, de son sang et des éclats de tout ce qu’il avait détruit.

Cette relation violante entre mes parents a marqué toute ma vie, c’est maintenant ainsi et c’est ce que c’est. Ce qui me pèse énormément, c’est que mes enfants ont aussi dû prendre compte avec mon propre fardeau, et ils n’ont pas demandé cela. Je ne suis tout simplement pas une maman insouciante , mais une maman lourdement traumatisée.

J’étais assise sur le lit à côté de maman. Mon père avait pris le fusil de chasse de la cheminée et avait tiré à côté de nous dans le matelas. Maman s’est éloignée, s’est cachée dans la boulangerie derrière la machine à pain. Je l’ai suivie, me suis placée devant elle les bras ouverts, et lorque mon père et entré, j’ai crié: ‘Tire, vas-y!’ Ma mère, mon père et la violence, je n’ai jamais connu autre chose.

Jamais il n’y avait de certitude, quand il était ivre, c’était l’horreur! Il détruisait tout, même ma maman. Son histoire était celle des yeux aux beurre noir, de toutes sortes de bleus, de larmes et de lunettes solaires, même par mauvais temps ou dans le magasin. J’avais presque 14 ans, j’entendais mon père hurler et ma mère pleurer, je suis sorti du lit, j’en avais assez! Quand j’ai paru dans l’encadrement de leur porte, mon père avait tué ma mère, huit balles dans son coeur.

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Un homme avec deux visages, intelligent et travailleur d’un côté, querelleur, amateur d’alcool et malveillant de l’autre... Je ne réalisais pas qu’il était un  psychopathe narcissique. J’ai été avec lui pendant 25 ans. Et il  devenait de plus en plus agressif, verbalement et physiquement. Côtes cassées, nez, coccyx, yeux au beurre noir, oreilles, étranglements…

Il était un homme très charmant, un musicien, une personne joyeuse… toujours partant pour faire la fête. Il excellait dans cela, mais à la maison, c’était different… et c’était très étrange. Je suis tombée amoureuse de lui parce qu’il avait un esprit ouvert, et quand on s’est emménagés ensemble et qu’on s’est mariés, cela devenait: ‘La femme au foyer’, et ‘Ne devrais-tu pas faire ceci et ne devrais-tu pas faire cela?’ Je devais rester à l’intérieur, m’occuper du ménage et des tâches domestiques.

Une fois, c’était vraiment sérieux, mais bon, je ne suis pas non plus un ange, j’aimais aussi sortir, boire un verre. A un moment donné, nous étions dans un café et nous avons eu un différent à propos de son pull qu’il avait perdu et qu’il voulait que je cherche. J’étais en train de m’amuser à danser et je lui ai dit qu’il devait le faire lui-même! Il a commencé à se fâcher, nous nous sommes disputés et je suis partie, je suis rentrée chez moi en voiture et je l’ai laissé là-bas. J’aurais mieux fait de ne pas le faire. J’étais déjà endormie quand il est rentré à la maison, il m’a réveillée , m’a attrapée, frappée et battue. Je me suis réveillée le matin et je ne pouvais plus m’asseoir, je me sentais brisée.

Je ne l’ai jamais rien dit à personne à l’époque, je n’osais pas. Tout le monde aurait dit que c’était ma faute. Pas même à mon père, qui m’avait averti au début de cette relation, mais je ne voulais pas écouter, je pensais savoir mieux, j’étais amoureuse et à l’époque, j’étais encore une adolescente.